Relations technologie & humain

A l’heure où les nouvelles technologies changent drastiquement nos habitudes de travail et nos modes de vie, je pense utile d’écrire quelques mots à ce sujet.

J’ai fait face à une question intéressante dans le cadre d’un coaching. Pour des raisons de confidentialité, j’éviterai tout indice qui permettrait d’identifier le client.

Un département d’une organisation publique est chargée de communiquer régulièrement des informations politiques aux medias. Le laps de temps entre la production de ces informations et la communication de ces informations aux medias est de deux heures. Deux départements différents sont en charge de cette transmission. Le premier département met 1h45 pour collecter l’information et élaborer le document. Le deuxième département met 15 minutes pour la délivrance finale du document aux medias. Les medias se plaignent du laps de temps entre la réception de l’information et la délivrance de cette information. La personne qui s’adresse à moi est le responsable du deuxième département. Il a pu réduire le laps de temps de cinq minutes (il est passé de 15 minutes à 10 minutes). Par contre, le premier département refuse de se remettre en question et renvoie la responsabilité au deuxième département qui est en contact direct avec les medias.

Nous analysons la situation. De nouvelles technologies pourraient être introduites au sein du premier département pour raccourcir le temps d’au moins 1h (passer de 1h45 à 45 minutes). Pourquoi ces nouvelles technologies n’ont-elles pas été mises en place ? La réponse sera trouvée au niveau humain. Cinq personnes sont chargées du travail dans le premier département et le chef hiérarchique est à la tête de 8 personnes (en incluant ces cinq personnes). Si de nouvelles technologies sont mises en place, le nombre de personnes nécessaires passera de cinq à une. De plus, le chef hiérarchique ne dirigera plus qu’une équipe de 4 personnes … Il y a donc résistance à introduire ces nouvelles technologies qui aboutiraient à la réduction de l’emploi et à la perte de pouvoir du responsable de département.

La solution qui a été trouvée est une réunion des deux départements où le responsable du deuxième département établiraient juste les faits et où la démarche orientée client serait mise en avant.

La question de la relation entre l’humain et les nouvelles technologies peut aussi être étudiée à d’autres niveaux. Voici un article qui illustre bien ce sujet.

Jeremy Rifkin avait aussi écrit un livre prophétique dans les années 90 : « La fin du travail« .

Le plus difficile pour l’humain sera de trouver un nouveau sens à son existence : une existence non plus centrée exclusivement sur le travail mais sur le temps libre. Durant des dizaines de milliers d’années, l’homme s’est concentré sur le travail pour sa subsistance. Le formatage est profondément ancré dans la psyché humaine. Le changement de paradigme qui s’annonce est un bouleversement majeur dans la relation de l’homme à lui-même, à la collectivité et à la nature.

Les nourritures

Nous pensons souvent à des aliments quand nous parlons nourriture. En fait, l’être humain se nourrit à différents niveaux …

Le niveau physique d’abord : ce sont les aliments et les boissons que nous absorbons.

Le niveau mental : ce sont mes lectures, ce que je regarde à la télévision ou sur internet.

Le niveau émotionnel : ce sont mes relations affectives ou tout ce qui me nourrit « émotionnellement ».

Pour être en bonne santé, j’ai intérêt à absorber une nourriture de qualité à ces trois niveaux.

Le niveau physique : comment est-ce que je me nourris ? Quelle est la qualité des aliments que j’absorbe, que je mets à l’intérieur de moi-même. On n’imagine pas mettre une essence de mauvaise qualité dans le réservoir de sa voiture … Quid de notre corps qui a beaucoup plus de valeur que notre voiture ? Un sage hindoux disait quant à lui que ce qui était important n’était pas la quantité ou qualité de la nourriture mais ce que nous pouvons digérer. Cela implique une observation consciente de son corps après s’être alimenté … Comment mon corps réagit-il dans les minutes ou les heures après l’absorption ?

Le niveau mental : qu’est-ce que je regarde, qu’est-ce que je lis ? Si mes yeux et mes oreilles côtoient continuellement de la violence ou de la noirceur, comment s’étonner que cette nourriture ait un impact négatif sur mes pensées quotidiennes ?

Le niveau émotionnel : quelles sont mes relations ? Nourrisantes ou toxiques ? Pourquoi maintenir des relations qui me font du mal ? Pourquoi continuer à poursuivre dans le rôle de la victime ?

Lorsque j’accompagne des personnes qui souffrent de boulimie, je conseille de « sacraliser » la nourriture avant l’absorption (via une prière, un petit rituel …) et d’absorber la nourriture lentement, en conscience. Cela permet de rétablir une connection plus saine entre la nourriture terrestre et le plan vibratoirement plus élevé de la personne.

Eradiquer la culpabilité

La culpabilité est un véritable poison mental qui … n’est en fait pas nécessaire. Malheureusement, la culpabilité a été renforcée par les religions. C’est un puissant moyen de garder l’autre en son pouvoir.

Nous ne sommes pas égaux face à la culpabilité. Certaines personnalités sont plus vulnérables que d’autres.

Les conséquences de la culpabilité sur soi diffèrent selon les individus. Elle peut se manifester au niveau mental (pensées noires), émotionnel (colère contre soi-même) ou corporel (somatisation).

Le processus de culpabilisation commence en soi-même, trouvant ses racines dans les profondeurs de notre inconscient. Notre juge intérieur est en fait beaucoup plus dur que les autres, que notre entourage immédiat. Si l’autre a un pouvoir sur moi via la culpabilité c’est parce que il y a en moi un juge qui l’y autorise.

Le scénario est simple : le juge condamne et une punition doit s’ensuivre. C’est ainsi que des personnes, inconsciemment, rongées par une culpabilité consciente ou inconsciente, se mettent dans des situations difficiles où l’environnement va se charger d’appliquer la punition du condamné … Les acteurs se mettent en place et le film commence. Sans nous en rendre compte, nous créons véritablement cette situation. Nous sommes les réalisateurs du film …

Comment s’en sortir ? Dans les cas sérieux, il faut aller aller à la racine de la culpabilité. Elle est parfois profonde. Le mécanisme de déracinement le plus puissant que je connaisse est le pardon … envers soi-même.

Le pardon ne signifie pas que j’ai fauté ou que l’autre a fauté, même si cela peut être une réalité. Et SVP, excluons ici toute notion religieuse du pardon, déformée par des siècles d’obscurantisme.

Le pardon c’est rétablir le lien, la connection avec soi-même. C’est le médicament qui soigne la maladie. C’est la mise à jour qui répare le bug informatique. Souvent, il faut répéter plusieurs fois.

Un remède assez efficace est le Ho oponopono. Un spécialiste : Luc Bodin, médecin. Voici une courte vidéo :

Un autre petit truc : quand je me sens coupable, je peux poser un acte réparateur, envers moi ou envers une autre personne. L’acte aide à désamorcer le processus et à m’alléger.

Aligner le « je pense », « je dis », « je fais »

La nature fonctionne en parfaite synchronicité. Une force mystérieuse semble à l’oeuvre qui unit les végétaux entre eux (c’est scientifiquement prouvé pour les arbres) et aussi les animaux et le reste de la nature (la relation abeilles-fleurs par exemple). Dans cet environnement naturel harmonieux, l’homme semble faire exception. C’est « un animal conscient » en évolution.

Les lois de la nature fonctionnent de manière cohérente selon les lois physiques, mathématiques, géométriques. Ces lois apportent de la sécurité. Peut-on imaginer qu’un jour la loi de la gravitation fonctionne et un autre jour non ? Peut-on imaginer une journée à 24h puis à 22h ?

Comment un être humain peut-il incarner cette cohérence ?

La cohérence implique un alignement où chaque niveau de l’être est en accord avec les autres. Ainsi en est-il du « Je pense », « Je dis », « Je fais ». Lorsque ces trois « je » sont alignés, il en résulte une harmonie intérieure et extérieure. Lorsque un niveau contredit l’autre, nous entrons en conflit interne et externe.

Quelques exemples :

  • Je promets à mon fils d’aller à la piscine avec lui dimanche (je dis). Pour X raisons, je ne tiens pas ma promesse (je ne fais pas). Conséquence : perte de sécurité pour l’enfant.
  • Je dis à ma fille de ne pas utiliser son GSM en mangeant. Mais je le fais moi … Conséquence : ma fille sent une contradiction entre ce que je dis et ce qu’elle me voit faire. Conséquence : elle entre en conflit intérieur qui se manifestera de X manières suivant sa personnalité.
  • Un manager annonce une action à son équipe (il dit). Un peu plus tard, il ne l’applique pas où il fait le contraire de ce qu’il a annoncé (il ne fait pas). Conséquence pour l’équipe : perte de confiance envers le manager.
  • Un manager dit oui à l’un et non à l’autre sans raisons objectives. Contradiction entre deux « je dis ». Conséquence : sentiment d’injustice de celui qui reçoit le « non ».
  • Mon époux me demande quelque chose. Je pense « non » mais je dis « oui » par peur de déplaire, par culpabilité ou autre raison. Conflit interne entre « je pense » et « je dis ». Conséquence : malaise, conflit interne, colère contre soi ou symptômes psychosomatiques.
  • Mon patron me demande à chaque fois plus qu’à mes collègues. Je pense « Non » mais je dis à chaque fois « oui » par désir de reconnaissance ou par peur de déplaire. Conséquences possibles : victimisation, sentiment d’impuissance, culpabilité, colère refoulée, tristesse, somatisation, …
  • Je m’engage vis-vis de quelqu’un (par exemple une promesse d’aider ou d’acheter) puis je me rétracte. Conséquence : perte de confiance de l’autre, conflit potentiel, rancune, …

La cohérence nécessite de devenir plus conscient de ses pensées, de ses paroles et de ses actions.

Un être conscient commence à percevoir que ses pensées, ses paroles et ses actions ont un impact sur lui-même, sur les autres et sur son environnement global. Oui, même les pensées.

L’être humain aligné commence à devenir un acteur responsable qui peut agir puissamment et en qui on peut faire confiance.

Dans un langage plus spirituel, l’alignement « pensée (tête) » et « action (pied) » nous permet de relier le ciel et la terre. La pensée (« Dieu père ciel ») cherche à devenir concrète sur le plan matériel (« Dieu mère terre »). Par exemple, j’imagine ma future maison puis je la construis.

Nous touchons au coeur du processus de création.

Guérison du coeur

Le mot « aimer » a certainement été celui qui a été le plus célébré à travers la poésie, la littérature, la musique, la peinture, … L’amour nous permet de sortir de notre petit « je » et d’entrer en relation avec quelque chose de plus grand que soi.

L’amour est une énergie de relation, de connection, que ce soit entre deux êtres humains, entre un humain et la nature, entre un humain et un animal, entre un humain et le cosmos, …

Idéalement, cette énergie devrait couler fluidement, librement, sans entrave, sans blocage … Comme un ruisseau …

Mais l’être humain doit faire face à son « je », son ego, souvent blessé par son histoire personnelle, ses manques, ses traumatismes, ses blessures diverses. Il risque de vivre un amour au niveau égotique. Le partenaire va être vu avec les lunettes de nos blessures. Nous attendons que ce partenaire remplisse notre vide intérieur ou soigne nos blessures. La peur de l’abandon peut être forte. Si notre partenaire ne répond pas à nos besoins, cela déclenche de la colère ou de la tristesse. L’amour qui devrait être source de joie devient source de souffrance.

C’est ce que Jacques Salomé appelle « le pseudo amour ».

Une autre blessure souvent méconnue est la peur de recevoir. Je peux donner de l’amour mais en recevoir est vu comme un danger … Si l’autre me déclare son amour, je panique et je fuis. C’est souvent le cas quand l’amour que nous avons reçu de nos parents était un amour désaxé. Nous avons alors associé l’amour à de la souffrance.

Un travail thérapeutique au niveau de notre « je », de notre ego, peut s’avérer indispensable. Nous prenons alors en charge notre propre guérison en ne considérant plus l’autre comme un substitut de nos manques. Une fois nos parties blessées guéries, nous pouvons alors entrer dans une véritable relation d’amour fondée sur le plaisir et la liberté.

J’ai pu observer qu’un grand nombre de couples commencent une histoire où, inconsciemment, ils cherchent en fait à se réparer mutuellement. Par exemple Monsieur n’a pas connu sa mère et recherche inconsciemment une mère. Madame n’a pas eu d’enfant et recherche inconsciemment un enfant. Dans cette configuration, chacun participe à combler au manque de l’autre. Jusqu’au moment où Madame vit une période difficile et a besoin à côté d’elle non pas d’un enfant mais d’un homme sur lequel elle peut s’appuyer. Ou alors Monsieur fait un travail sur lui-même, il guérit son enfant intérieur et recherche alors non plus « la mère » mais « la femme ». Si Madame n’a pas guéri sa blessure de manque d’enfant, elle risque de rester cantonnée dans son rôle de mère qui nourrit et protège. Elle est décontenancée par ce partenaire qu’elle ne reconnaît plus.

Si un membre du couple sort du jeu, le jeu s’arrête. Soit le couple se sépare, soit chacun entame un travail personnel de guérison associé à une thérapie de couple. Certains couples ne sont pas prêts à se remettre en question. La séparation est alors hautement probable avec le risque évident de rejouer un jeu similaire ailleurs … L’histoire se répète car elle n’a pas été conscientisée.

Pour terminer cet article qui ne couvre certainement pas toute la question (le sujet est vaste), je vous propose cette magnifique vidéo de Marina Abramovic. Elle parle de sa relation avec Ulay avec qui elle a vécu un amour passionnel.

Gérer les états de conscience modifiés provoqués par des psychédéliques

Qu’est-ce qu’un état de conscience modifié ? Il s’agit d’un état où nous percevons des choses (images, sons, sensations) qui vont au-delà de nos cinq sens habituels. L’émergence d’un état modifié de conscience peut provoquer peur, anxiété, questionnement, …

Vu que de plus en plus de personnes vivent ces « amplifications » de la conscience, notamment des jeunes qui prennent des substances psychédéliques lors de grands rassemblements festifs, il me semble utile d’écrire quelques mots à ce sujet.

Depuis l’aube des temps, l’homme utilise des substances psychédéliques pour entrer dans des états modifiés de conscience. Chez les peuples traditionnels, la prise de ces substances (naturelles !) servait à des fins de guérison ou de divination. Elles étaient initiées par un guide (chaman).

Un rituel spécifique était prévu pour accompagner cette transe. En clair, cela ne se faisait pas n’importe comment. Le cadre était bien défini et sécurisé. J’en parle au passé mais cela se pratique encore actuellement chez ces peuples qui n’ont pas encore été dénaturés par nos sociétés modernes et ses dérives.

A l’heure actuelle, des substances, naturelles ou chimiques, sont proposées à tout venant. Ce qui peut provoquer des incursions dans « ces autres mondes de la conscience » sans aucune préparation. Au-delà des dégâts physiques (certaines substances chimiques ne sont pas très claires au niveau de leurs composants), il peut aussi y avoir des dégâts psychiques. La personne vit quelque chose que ni elle-même ni son entourage immédiat n’est capable de comprendre ni de gérer. Pour cette raison, en Israël, des psychologues ont mis en place une structure qui propose des accompagnements lors des évènements où les substances psychédéliques sont très prisées (association Safe Shore).

Etats modifiés de conscience et folie

Des personnes expérimentant des états modifiés de conscience, que ce soit de manière naturelle ou provoquée par une substance, peuvent craindre de perdre la raison, tant ce qui est vécu dépasse les schémas connus et la logique habituelle.

Le chaman ancestral était entrainé à ces passages d’un monde à l’autre, chaque monde fonctionnant avec ses propres règles. Si je peux sauter d’un arbre sans me faire mal dans cet « autre monde », il n’en va pas de même dans la réalité habituelle d’un monde à trois dimensions …

Les visions induites par des états modifiés de conscience ont été mises en peinture par des artistes amérindiens très connus comme Pablo Amaringo (qui utilisait l’ayahuasca).

Pablo Amaringo

ps : certaines visions peuvent parfois être très difficiles à vivre avec le lot d’émotions qu’elles peuvent provoquer … et provoquer des stress traumatiques si la personne n’est pas préparée.

La folie c’est lorsque la personne vit continuellement dans « cet autre monde » et est incapable de revenir dans la réalité habituelle. Entendez-bien : travailler normalement, vaquer à ses responsabilités habituelles, être conscient des schémas et règles sociétales (ne pas se promener nu en pleine rue par exemple). En résumé, la folie c’est quand on ne peut pas se « déconnecter » une fois l’expérience terminée.

Des états psychotiques ou schizophréniques peuvent ressembler à cet état. La personne est incapable de faire la différence entre ce monde ci, qui fonctionne avec sa propre logique, et l’autre monde. Un peu comme s’il n’y avait pas de « membrane psychique », de frontières, entre les deux mondes. Elles vont alors se prendre pour Dieu, croire qu’on leur a donné la mission de « sauver le monde », que « Dieu leur a parlé » … Cela va rendre très difficile de revenir à la vie quotidienne faite de règles et de schémas comportementaux qui correspondent à cette réalité.

Les nouvelles thérapies endogènes

Une thérapie endogène, appelée aussi thérapie psychédélique, peut être définie comme une thérapie où une personne prend une substance psychédélique déterminée, ceci dans un cadre clair et sécurisé par un thérapeute, pour faire émerger les contenus inconscients. Il peut en résulter des guérisons assez spectaculaires, par exemple chez les vétérans de guerre américains où tous les autres traitements avaient échoués. Voir ce documentaire introductif du film Shock to Awe.

Le Psychiatre français Olivier Chambon a donné une entrevue à une journaliste avant la sortie prochaine de son livre « La médecine psychédélique ».

Voir aussi cet ouvrage écrit en anglais par un scientifique renommé.

Et l’histoire de Mathias, un photographe français, qui a aidé sa mère en l’emmenant en Suisse pour suivre une de ces nouvelles thérapies.

Avancées scientifiques sur « la conscience »

Conscience ordinaire, état de conscience modifié, état de conscience altéré ou amplifié … Qu’est-ce la conscience ? Des chercheurs sont en train d’investiguer sur cette question en lien avec les progrès considérables réalisés dans le champs des neurosciences.

Ce qui fait la différence entre un être humain et une machine « intelligente » n’est-ce pas justement que l’être humain est doté d’une conscience et pas la machine ?

Des recherches récentes démontrent l’existence d’une conscience « extraneuronale ». La conscience prendrait sa source « ailleurs » que dans le cerveau. Voyez à ce sujet les recherches menées par le Dr Jean-Jacques Charbonier.

De très nombreuses expériences de NDE vont également dans ce sens.

Il y aura encore beaucoup à écrire sur ce sujet. Nous n’en sommes qu’aux balbutiements de la recherche scientifique …

Je renvoie aussi à la recherche universitaire que j’ai menée personnellement dans le cadre d’un DU à l’Université de Strasbourg en 2017. Le lecteur trouvera la version anglaise de cette recherche ici.

Distinguer identité sexuelle et orientation sexuelle

A l’heure où on parle de plus en plus de sexualité transgenre (ou transsexuel) et de mariage homosexuel, il est important de faire la différence entre ce qu’on appelle un « transgenre » et un « homosexuel ».

Un transgenre est celui qui vit un conflit entre son corps et son identité. C’est-à-dire qu’elle a un corps d’homme mais elle se sent profondément femme à l’intérieur ou alors qu’il a un corps de femme mais se sent profondément homme à l’intérieur. Ce conflit est profond et peut parfois provoquer des suicides quand il n’est pas dépassé et intégré. Le soutien des proches est ici essentiel. A cet égard, des associations existent pour soutenir les jeunes transgenres et leur famille dans le chemin d’acceptation. Il n’y a pas à se juger comme transgenre. Il s’agit de considérer cette réalité comme un chemin de vie où il faudra apprendre à s’affirmer dans sa différence et exister dans ce monde tel que l’on est, indépendamment des schémas sociaux et culturels. Ce qui implique de dépasser le besoin profondément ancré dans l’être humain d' »appartenance à un groupe ». « Comme transgenre, je peux être aimé comme je suis ! ». Cet amour commence d’abord par soi-même …

Un homosexuel assume pleinement son corps d’homme ou de femme (son identité sexuelle) mais sa sexualité s’oriente vers une personne de même sexe. Cela signifie qu’un homme se reconnaîtra pleinement comme homme et une femme se reconnaîtra complètement comme femme. Par contre, le choix du partenaire se fera dans le même sexe. L’homosexualité est sans doute plus facile à accepter que la transsexualité car l’identité de la personne n’est pas touchée. L’homosexuel devra intégrer que son orientation sexuelle ne remet pas en question sa virilité (pour un homme) ou sa féminité (pour une femme). Il peut exister pleinement comme homme et elle peut exister pleinement comme femme. Les medias sont malheureusement très caricaturaux à ce sujet en montrant des hommes féminins ou des femmes masculines. Il y a des hommes féminins qui se reconnaissent complètement hétérosexuels. Idem pour les femmes à tempérament masculin.

Il est important de pouvoir demander de l’aide si besoin et cela concerne tout autant le/la jeune transgenre ou le/la jeune homosexuel(le) que sa famille.

Il existe encore de nombreuses subtilités dans la classification. Nous ne les aborderons pas ici.

Savoir changer les rôles dans le couple

Partons d’un cas pratique : un couple dans la cinquantaine. Madame (Denise) n’a pas d’enfant et garde un besoin inconscient inassouvi de maternité. Elle a divorcé de son mari et vit maintenant avec son compagnon (Robert). Robert n’a pas connu sa mère et a gardé un besoin inconscient de mère. Denise et Robert se sont trouvés : l’un répondant inconsciemment au besoin de l’autre. Denise joue le rôle de mère vis-à-vis de Robert et Robert le rôle d’enfant vis-à-vis de Denise.

Le problème est que Robert vit depuis longtemps des moments difficiles avec les enfants issus de son premier mariage. Il est incapable de prendre des décisions, restant figé dans un rôle de « petit garçon ». Denise a décidé, en bonne mère, de prendre les décisions pour lui, ce qui attise la colère des enfants de Robert.

En analyse transactionnelle, on parle de la triade « parent, enfant, adulte ». La parent est celui qui va sécuriser, protéger. L’enfant est celui qui va créer un espace de jeu, de créativité mais qui a aussi besoin d’être protégé. L’adulte est celui qui va prendre des décisions responsables comme déménager, faire un emprunt, acheter une nouvelle voiture, changer de travail …

Le couple idéal est celui où chacun peut changer de rôles suivant les circonstances. Madame traverse par exemple de gros problèmes et a besoin d’être sécurisée. Pas de problème, Monsieur peut prendre le rôle symbolique de père et protéger Madame.

Dans le cas de Denise et Robert, ce n’est pas possible. Les rôles sont figés, Denise restant dans son rôle de mère symbolique qui sécurise mais règle les problèmes de Robert ; et Robert restant dans son rôle de fils enfant qui laisse maman décider. Denise est fatiguée et est à bout de force, sans se rendre compte qu’elle alimente aussi ce jeu à deux.

Le travail thérapeutique sera d’apprendre à Denise à faire son deuil de maternité, à sortir de son rôle de mère avec Robert et devenir une mère pour elle-même, c’est-à-dire prendre soin d’elle même. Quant à Robert, il devra faire le deuil de la mère qu’il n’a pas eue, sortir de son rôle figé d’enfant et incarner son rôle d’homme adulte responsable qui peut prendre des décisions.

La conclusion est que chacun dans le couple doit apprendre à devenir acteur c’est-à-dire pouvoir changer de rôle (parent, enfant, adulte) suivant les circonstances et les besoins changeant de chacun. Ce qui implique de prendre conscience de ses blessures, de ses manques et de prendre en main son processus de guérison. Ce qui rompt le cercle fermé et anxiogène où chacun dans le couple attend inconsciemment de l’autre de combler ses propres manques.

Se développer personnellement

« Développement personnel » peut être entendu dans deux sens : soit développer ses compétences, soit entrer dans la démarche socratique du « connais-toi toi-même ».

Beaucoup d’organisations et de sociétés proposent des formations en développement personnel qui s’apparentent plus à du développement professionnel. Il s’agit d’identifier ses compétences et éventuellement de réfléchir sur de nouvelles compétences à acquérir. Celles-ci pouvant être bénéficiaires à la fois pour l’employé et à la fois pour l’employeur. Si ce type de formation est utile, elle n’offre des avantages qu’à court et moyen terme. En effet, les besoins de l’organisation changent de plus en plus rapidement, ce qui implique d’adapter ses compétences en conséquence.

Il existe une autre manière d’envisager le développement personnel qui s’inscrit dans une perspective de long terme. Cette démarche implique néanmoins un investissement régulier et continu dans le temps. La personne est invitée à prendre conscience de son fonctionnement, de sa relation aux autres, de sa personnalité, de ses croyances, de ses habitudes. Bref, il s’agit d’élargir la connaissance que l’on a de soi-même. Comme pour une voiture, on apprend le mode d’emploi.

Dans le « connais-toi toi-même », il s’agit d’abord de s’observer sans jugement. La personne visite ses zones lumineuses aussi bien que ses zones obscures. Elle apprend à reconnaître en elle les zones qu’elle aime et qui la valorise tout autant que les zones qu’elle rejette et qu’elle projette sur les autres, le plus souvent inconsciemment.

Des outils de « démarrage » existent pour commencer à explorer son intériorité : le MBTI, l’ennéagramme, la PNL, l’analyse transactionnelle, la gestalt, … Mais aussi la méditation, le mindfulness, le yoga, le tai-chi, la thérapie, … A chacun de découvrir la porte d’entrée qui lui correspond le mieux. Porte mentale ? Porte corporelle ? Porte émotionnelle ? Porte spirituelle ? Le choix est ouvert.

Difficultés

Commencer un travail de développement personnel n’est pas si facile. Pourquoi ? Tout simplement parce que tout nous pousse à l’extérieur de nous-mêmes. La vue, l’ouïe, l’odorat, le toucher, le goût, tous nos sens sont tournés vers le monde extérieur. Tourner notre regard vers l’intérieur c’est par exemple se demander : « Comment est-ce que je me sens ici et maintenant ? Quelle est mon émotion face à cette situation ? Comment puis-je la verbaliser ? Comment est-ce que je l’accueille ? ». Lorsque l’on n’a pas l’habitude, l’exercice s’avère fatigant au début car il est inhabituel. C’est ce que je constate dans mes groupes de formation en développement personnel. Après un certain temps de pratique, le mécanisme est intégré. Il peut y avoir alors une gymnastique fluide entre le regard intérieur et le regard extérieur.

Bénéfices

Les bénéfices du travail sur soi sont innombrables. Ce travail permet de mieux gérer son stress et ses émotions, mieux gérer la relation à l’autre, d’être plus centré pour prendre les meilleures décisions.

L’être humain est complexe. Si on le compare à une machine, ne pensez-vous pas qu’une meilleure connaissance de la machine permettra une meilleure utilisation de celle-ci ? Si j’observe par exemple le fonctionnement de mon corps et je vois comment il réagit face à telle ou telle nourriture, est-ce que cela ne sera pas tout bénéfice pour ce corps ? Je saurai quoi manger et à quel moment pour me sentir le mieux. La recette de l’un ne sera pas applicable à l’autre car chaque corps a une constitution et une histoire différente. C’est pourquoi les recettes toutes faites venant de l’extérieur sont bien peu efficace par rapport à la propre observation de soi-même et l’enseignement que l’on peu en tirer.

En ce qui concerne les managers des sociétés, le travail sur soi peut être largement bénéficiaire. Non seulement pour eux-mêmes mais aussi pour leurs subordonnés. Un exemple bien concret : comment arriver à bien gérer les émotions d’un employé si je n’arrive pas à les gérer pour moi-même ? N’est-ce pas logique ? Comment gérer un conflit avec quelqu’un si j’ai moi-même des conflits avec moi-même ? De vastes sujets … Ce n’est pas avec un WE de formation que cela s’apprend. C’est pourquoi je préconise une formation régulière et planifiée sur le long terme pour les managers. C’est un véritable investissement humain pour l’entreprise. Les bénéfices sont certains à plus long terme même s’il est très difficile de l’évaluer en argent. A moyen terme, il est possible d’évaluer l’impact de cet investissement en terme de « turn over » (départ/arrivée du personnel dans l’entreprise).