Une image pour comprendre ce que je vais développer : il fait plein jour et vous êtes dans une salle avec un public. Les fenêtres laissent passer généreusement la lumière du jour. Vous allumez une bougie. Le public va-t-il voir la lumière de cette bougie ? Très faiblement me répondrez-vous. Pourquoi ? Parce que la lumière du jour est forte et rend la lumière de cette bougie peu visible. Fermons maintenant les volets de la pièce. Il fait très sombre. J’allume à nouveau cette bougie. Que vont voir les personnes dans la salle ? Clairement, elles verront la lumière de cette bougie. L’obscurité ambiante permettra pleinement la visibilité de cette lumière.
Transposons maintenant cette image à notre vie habituelle. Imaginons que le monde extérieur est paisible et harmonieux. Il y aura-t-il un quelconque besoin de travailler sur la paix et l’harmonie ? « Non » me répondrez-vous. Pourquoi ? Une réponse évidente : quelle serait la raison d’aller chercher quelque chose que je vis déjà.
Imaginons maintenant un monde extérieur qui n’est ni paisible ni harmonieux. Deux choix se présenteront à vous : soit vous vous identifiez complètement à l’environnement extérieur. Vous voilà dès lors emporter dans la tempête ; soit vous cherchez en vous-même un espace de paix et d’harmonie que vous ne pouvez trouver à l’extérieur. Dans ce deuxième choix, vous construisez une fondation solide. Cette paix et cette harmonie prennent leur source en vous et ne dépendent plus de l’extérieur.
Trouvons maintenant quelques exemples pratiques. Ces exemples sont faciles à trouver avec cette crise du coronavirus et sans doute la crise économique importante qui s’en suivra.
Premier exemple : le confinement m’oblige à la distanciation, à l’isolement. Cela me met en position du « manque de l’autre ». Réponse résiliente : à l’intérieur, je vais travailler la relation avec moi-même en me posant des questions qui sont vraiment importantes pour moi : quel est le sens de mon travail ? Où en suis-je dans mes relations affectives ? Il y a-t-il des choix de vie différents à faire ? …
Deuxième exemple : une incohérence importante existe dans le monde extérieur. Nous pouvez l’observer actuellement avec ce flot d’informations qui nous arrivent et qui disent tout et leur contraire. De même pour les règles à respecter pour le confinement qui sont souvent imprécises et même illogiques. Une autre occasion pour tourner notre regard à l’intérieur et chercher la cohérence en soi et non à l’extérieur de soi. Je vais m’interroger sur ma propre cohérence. Par exemple, mes pensées, mes paroles et mes actions sont-elles cohérentes dans ma relation à l’autre ? Suis-je cohérent lorsque je dis quelque chose et que je fais le contraire ? Suis-je cohérent lorsque je pense « non » et que je dis « oui » ?
Nous voici au coeur de ce qu’on appelle la résilience : au lieu de me placer comme victime par rapport à une situation extérieur, je l’utilise pour me construire de l’intérieur, pour grandir, pour évoluer. J’installe alors, petit à petit, des fondations intérieures sur lesquelles je pourrai m’appuyer dans la tempête extérieure.
Lorsque mes fondations intérieures sont solides, alors je peux vraiment aider ce monde en montrant l’exemple.