Pour ceux qui en douteraient encore, il est clair que nous avons basculé dans un tout autre paysage. Il y aura un avant et un après le coronavirus. Beaucoup d’experts sont d’accord sur ce point. Nous vivons l’évènement le plus important depuis la 2ème guerre mondiale. Beaucoup d’entre nous ont fait des projets sur base d’un modèle qui est en train de s’effondrer. A titre exemple, voici les secteurs économiques qui sont en train de s’écrouler sous les dettes (en rouge).
On observe que l’alimentaire et la santé sont en croissance de 100% (en blanc). Se nourrir (comme veiller à la santé du corps) est un besoin de base, comme le décrit Maslow dans sa pyramide des besoins.
Ceci signifie qu’en période de crise, nous en revenons aux besoins fondamentaux. Nous pouvons en conclure que dans la période qui vient, ce sont ces besoins là qui seront mis au centre et pour lesquels nous devrons être vigilants.
Il y a aussi une prise de conscience à faire par rapport à sa vision du monde. Beaucoup ont vécu dans leur petite bulle confortable, leur confort matériel leur permettant d’être distant par rapport aux drames du monde. Cette vision est dépassée dans la mesure où chacun est maintenant directement impacté par les conséquences de la crise sanitaire. Il suffit de prendre pour exemple les voyages touristiques qui ne sont actuellement plus possibles. Et lorsque la réalité de la crise économique apparaîtra au grand jour, nous ne pourrons plus nier la réalité. Ceci pourrait être un choc pour beaucoup : nous ne serons plus dans une téléréalité mais dans LA réalité.
Il est important d’être conscient du carrefour planétaire où nous sommes actuellement. Bien avant le coronavirus, les indicateurs étaient au rouge au niveau économique, financier, climatique, sociétal, … (voir par exemple l’avis économique de Charles Gave bien avant la crise). Il y avait aussi une forte progression de la technologie qui permettait à des experts comme Jeremy Rifkin de parler de « la fin du travail« . Le coronavirus, avec l’électrochoc qu’il provoque, va mettre en lumière tous ces défis que nous refusions jusqu’ici de mettre clairement sur la table. Il est étonnant de voir ces milliers de milliards d’euros qui sont débloqués pour gérer la crise alors qu’il ne pouvaient être trouvés précédemment pour motif d' »endettement ».
Alors, fondamentalement, qu’est-ce qui va changer dans nos vies ? A mon sens, l’élément le plus important à prendre en considération est que nous quittons un monde basé sur le paternalisme. En cas de problème, nous nous tournions vers « Papa Etat » pour le chômage, pour les congés maladie, pour renflouer les banques, … Suite à la crise, et je suis ici dans un avis validé par des experts, les états seront incapables d’assurer comme auparavant. Il s’agit donc de compter sur soi-même d’abord et d’assurer sa propre résiliance. Durant des années, j’ai animé l’atelier « Oser créer son emploi » car j’avais la certitude que l’emploi indépendant serait un jour beaucoup plus important que l’emploi salarié. Maintenant, il est temps de reprendre véritablement son destin en main et de croire en son potentiel.
Concrètement que peut-on faire ?
Au niveau financier d’abord (pour nos besoins de base)
L’argent et l’émotionnel font mauvais ménage. Il faut d’abord sortir de l’émotionnel et analyser très concrètement sa situation financière (entrées-sorties)
- S’interroger sur le nombre de jours/mois/années que je (ma famille) peux vivre sans rentrées financières
- Identifier les dépenses essentielles (nourriture et toit) des dépenses accessoires
- Déterminer les différentes options possibles
Au niveau de sa santé physique
Le corps est notre première maison. S’ils ne fonctionnent plus ou pas bien, comment pouvons-nous encore agir efficacement ? Il s’agit donc de prendre soin de son véhicule physique. Je m’étonne souvent que des personnes soignent mieux leur voiture que leur propre corps …
Au niveau de sa santé émotionnelle
Les émotions sont naturelles et doivent s’exprimer d’une manière ou d’une autre sans nuire à personne : par exemple sport, TRE, bioénergie, taper sur un coussin, couper du bois, … Une fois exprimées de cette manière, il est alors possible de dialoguer avec l’autre. Ceci fait partie de ce qu’on appelle l’intelligence émotionnelle. Les psychologues mettent aussi en garde sur les risques psycho-sociaux post-confinement. Voici un article paru dans le journal Le Soir à ce sujet.
Au niveau de sa santé mentale
Regarder continuellement des émissions anxiogènes nous plonge dans le désarroi et finit par nous emprisonner dans un espace de peur. Préférer des émissions relaxantes ou s’endormir en écouter des playlists de musique 432 HZ.
Un dernier mot sur le spirituel
Sujet souvent tabou. Nous évitons de parler de Dieu, de divin, de sacré … Je me rappelle cette formation où j’avais écrit le mot « Dieu » avec une majuscule sur un flip chart. Une participante m’avait interpellé en me demandant d’écrire « dieu » et non pas « Dieu »… au nom de la laïcité. Dans une société matérialiste, nous ne croyons que ce que nous voyons. Et si le matériel vacille, à quoi pouvons-nous encore nous rattacher sinon à nos fondations intérieures ?
Le spirituel n’est pas le religieux. La base du spirituel est la recherche de sa réalité profonde, ce qui va plus loin que son seul corps physique. La base du religieux est la règle et le dogme. Une crise (intérieure ou extérieure) peut être une opportunité pour démarrer un chemin de développement personnel qui nous conduit, étape par étape, au coeur de notre Etre. Cela implique de traverser, mettre en lumière, toutes les illusions crées par notre éducation, notre formatage culturel, nos traumatismes, … En bref, dépasser le JE pour découvrir le SOI qui est notre réalité éternelle. C’est ce qu’expriment si bien les contes et les mythes qui véhiculent des vérités qui traversent les âges en attendant que notre mental limité puisse les intégrer.
Dans cette période particulière de l’histoire de l’humanité, nous sommes invités à relier la matière (l’énergie) à la conscience (le sacré). L’alliance de ces deux parties en nous (terre et ciel) feront naître cet Homme nouveau et cette Femme nouvelle qui amèneront la paix et l’harmonie sur terre. Utopie ? Je répondrai à la question par cette histoire du colibri de Pierre Rabhi.
Je vous partage trois mots en conclusion : courage, espoir et solidarité.