Le mot « aimer » a certainement été celui qui a été le plus célébré à travers la poésie, la littérature, la musique, la peinture, … L’amour nous permet de sortir de notre petit « je » et d’entrer en relation avec quelque chose de plus grand que soi.
L’amour est une énergie de relation, de connection, que ce soit entre deux êtres humains, entre un humain et la nature, entre un humain et un animal, entre un humain et le cosmos, …
Idéalement, cette énergie devrait couler fluidement, librement, sans entrave, sans blocage … Comme un ruisseau …
Mais l’être humain doit faire face à son « je », son ego, souvent blessé par son histoire personnelle, ses manques, ses traumatismes, ses blessures diverses. Il risque de vivre un amour au niveau égotique. Le partenaire va être vu avec les lunettes de nos blessures. Nous attendons que ce partenaire remplisse notre vide intérieur ou soigne nos blessures. La peur de l’abandon peut être forte. Si notre partenaire ne répond pas à nos besoins, cela déclenche de la colère ou de la tristesse. L’amour qui devrait être source de joie devient source de souffrance.
C’est ce que Jacques Salomé appelle « le pseudo amour ».
Une autre blessure souvent méconnue est la peur de recevoir. Je peux donner de l’amour mais en recevoir est vu comme un danger … Si l’autre me déclare son amour, je panique et je fuis. C’est souvent le cas quand l’amour que nous avons reçu de nos parents était un amour désaxé. Nous avons alors associé l’amour à de la souffrance.
Un travail thérapeutique au niveau de notre « je », de notre ego, peut s’avérer indispensable. Nous prenons alors en charge notre propre guérison en ne considérant plus l’autre comme un substitut de nos manques. Une fois nos parties blessées guéries, nous pouvons alors entrer dans une véritable relation d’amour fondée sur le plaisir et la liberté.
J’ai pu observer qu’un grand nombre de couples commencent une histoire où, inconsciemment, ils cherchent en fait à se réparer mutuellement. Par exemple Monsieur n’a pas connu sa mère et recherche inconsciemment une mère. Madame n’a pas eu d’enfant et recherche inconsciemment un enfant. Dans cette configuration, chacun participe à combler au manque de l’autre. Jusqu’au moment où Madame vit une période difficile et a besoin à côté d’elle non pas d’un enfant mais d’un homme sur lequel elle peut s’appuyer. Ou alors Monsieur fait un travail sur lui-même, il guérit son enfant intérieur et recherche alors non plus « la mère » mais « la femme ». Si Madame n’a pas guéri sa blessure de manque d’enfant, elle risque de rester cantonnée dans son rôle de mère qui nourrit et protège. Elle est décontenancée par ce partenaire qu’elle ne reconnaît plus.
Si un membre du couple sort du jeu, le jeu s’arrête. Soit le couple se sépare, soit chacun entame un travail personnel de guérison associé à une thérapie de couple. Certains couples ne sont pas prêts à se remettre en question. La séparation est alors hautement probable avec le risque évident de rejouer un jeu similaire ailleurs … L’histoire se répète car elle n’a pas été conscientisée.
Pour terminer cet article qui ne couvre certainement pas toute la question (le sujet est vaste), je vous propose cette magnifique vidéo de Marina Abramovic. Elle parle de sa relation avec Ulay avec qui elle a vécu un amour passionnel.