Se développer personnellement

« Développement personnel » peut être entendu dans deux sens : soit développer ses compétences, soit entrer dans la démarche socratique du « connais-toi toi-même ».

Beaucoup d’organisations et de sociétés proposent des formations en développement personnel qui s’apparentent plus à du développement professionnel. Il s’agit d’identifier ses compétences et éventuellement de réfléchir sur de nouvelles compétences à acquérir. Celles-ci pouvant être bénéficiaires à la fois pour l’employé et à la fois pour l’employeur. Si ce type de formation est utile, elle n’offre des avantages qu’à court et moyen terme. En effet, les besoins de l’organisation changent de plus en plus rapidement, ce qui implique d’adapter ses compétences en conséquence.

Il existe une autre manière d’envisager le développement personnel qui s’inscrit dans une perspective de long terme. Cette démarche implique néanmoins un investissement régulier et continu dans le temps. La personne est invitée à prendre conscience de son fonctionnement, de sa relation aux autres, de sa personnalité, de ses croyances, de ses habitudes. Bref, il s’agit d’élargir la connaissance que l’on a de soi-même. Comme pour une voiture, on apprend le mode d’emploi.

Dans le « connais-toi toi-même », il s’agit d’abord de s’observer sans jugement. La personne visite ses zones lumineuses aussi bien que ses zones obscures. Elle apprend à reconnaître en elle les zones qu’elle aime et qui la valorise tout autant que les zones qu’elle rejette et qu’elle projette sur les autres, le plus souvent inconsciemment.

Des outils de « démarrage » existent pour commencer à explorer son intériorité : le MBTI, l’ennéagramme, la PNL, l’analyse transactionnelle, la gestalt, … Mais aussi la méditation, le mindfulness, le yoga, le tai-chi, la thérapie, … A chacun de découvrir la porte d’entrée qui lui correspond le mieux. Porte mentale ? Porte corporelle ? Porte émotionnelle ? Porte spirituelle ? Le choix est ouvert.

Difficultés

Commencer un travail de développement personnel n’est pas si facile. Pourquoi ? Tout simplement parce que tout nous pousse à l’extérieur de nous-mêmes. La vue, l’ouïe, l’odorat, le toucher, le goût, tous nos sens sont tournés vers le monde extérieur. Tourner notre regard vers l’intérieur c’est par exemple se demander : « Comment est-ce que je me sens ici et maintenant ? Quelle est mon émotion face à cette situation ? Comment puis-je la verbaliser ? Comment est-ce que je l’accueille ? ». Lorsque l’on n’a pas l’habitude, l’exercice s’avère fatigant au début car il est inhabituel. C’est ce que je constate dans mes groupes de formation en développement personnel. Après un certain temps de pratique, le mécanisme est intégré. Il peut y avoir alors une gymnastique fluide entre le regard intérieur et le regard extérieur.

Bénéfices

Les bénéfices du travail sur soi sont innombrables. Ce travail permet de mieux gérer son stress et ses émotions, mieux gérer la relation à l’autre, d’être plus centré pour prendre les meilleures décisions.

L’être humain est complexe. Si on le compare à une machine, ne pensez-vous pas qu’une meilleure connaissance de la machine permettra une meilleure utilisation de celle-ci ? Si j’observe par exemple le fonctionnement de mon corps et je vois comment il réagit face à telle ou telle nourriture, est-ce que cela ne sera pas tout bénéfice pour ce corps ? Je saurai quoi manger et à quel moment pour me sentir le mieux. La recette de l’un ne sera pas applicable à l’autre car chaque corps a une constitution et une histoire différente. C’est pourquoi les recettes toutes faites venant de l’extérieur sont bien peu efficace par rapport à la propre observation de soi-même et l’enseignement que l’on peu en tirer.

En ce qui concerne les managers des sociétés, le travail sur soi peut être largement bénéficiaire. Non seulement pour eux-mêmes mais aussi pour leurs subordonnés. Un exemple bien concret : comment arriver à bien gérer les émotions d’un employé si je n’arrive pas à les gérer pour moi-même ? N’est-ce pas logique ? Comment gérer un conflit avec quelqu’un si j’ai moi-même des conflits avec moi-même ? De vastes sujets … Ce n’est pas avec un WE de formation que cela s’apprend. C’est pourquoi je préconise une formation régulière et planifiée sur le long terme pour les managers. C’est un véritable investissement humain pour l’entreprise. Les bénéfices sont certains à plus long terme même s’il est très difficile de l’évaluer en argent. A moyen terme, il est possible d’évaluer l’impact de cet investissement en terme de « turn over » (départ/arrivée du personnel dans l’entreprise).

Gérer son stress

Voici bien le mal de notre époque qui vise à toujours en faire plus en moins de temps. Le train s’accélère et nous sommes pris dans une spirale infernale. Il y a le travail, les factures, les enfants, parfois les parents qui vieillissent … Bref, un mélange qui peut s’avérer difficile pour soi, pour son couple, pour sa famille ou pour son entourage (privé ou professionnel).

Voici quelques trucs tout simples qui sont assez faciles à mettre en place :

  • Retirer son nez de l’ordinateur quelques minutes de temps en temps et aller faire quelques pas ou prendre un café
  • Eviter de lire des nouvelles agressives (comptez le nombre de mots violents à la minute dans les média) ou d’entrer en contact avec des personnes négatives (par exemple qui n’arrêtent pas de se plaindre)
  • Couper la télévision et l’ordinateur trente minutes avant d’aller dormir (la luminosité forte des écrans font croire au cerveau qu’il fait plein jour et les hormones du sommeil ne se produisent pas)
  • Dormir suffisamment (certainement le remède de base)
  • Marcher pieds nus dans le gazon dès le lever quand c’est possible et rafraîchir son visage avec de la rosée du matin
  • Eviter de manger une heure avant d’aller dormir
  • Prendre le temps de manger tranquillement durant la pause de midi au travail
  • Pratiquer 3 minutes de respiration conscience de temps en temps dans la journée (cela permet de sortir du guidon et devenir davantage observateur)
  • Se nourrir de beau et de bon : une belle photo sur l’écran, les photos des personnes que j’aime sur mon bureau, parfumer mon espace avec un peu d’huile essentielle, ranger de temps en temps pour y voir plus clair, …
  • Retirer son masque du « tout va bien »de temps en temps et répondre clairement à l’autre « cela ne va pas » sans lui demander nécessairement des solutions

Chacun a des intérêts et des passions différentes. Quels sont ces hobbies qui vous permettent d’oublier le temps, de vous extraire de la réalité habituelle ? Combien de temps leur consacrez-vous ? Recharger ses propres batteries ne profitent pas seulement à nous-mêmes mais aussi à notre entourage. Un ami me disait récemment qu’il était à bout car il avait du s’occuper de son épouse très malade, de sa fille, de son père vieillissant et travailler en plus … Il avait heureusement une épouse compréhensive qui l’a enjoint, après sa maladie, d’aller en retraite pendant un certain temps.

Certains prennent des substances chimiques pour « tenir ». A force d’anesthésier les protections naturelles du corps, la machine finit par casser … Au besoin, demander de l’aide à un professionnel n’est pas un geste de lâcheté mais au contraire un geste de courage. En prenant soin d’elle-même, la personne reprend la responsabilité de la situation. Elle devient actrice et non plus victime de la situation.

Quant au Burn out, il faut savoir qu’il n’est pas provoqué par le seul excès de travail. D’autres facteurs interviennent qui ébranlent, consciemment ou inconsciemment, les fondations de la personne. Par exemple un divorce, la perte d’un enfant, un changement important de situation, … Tout le monde n’est pas égal face à des situations de vie. Cela dépend beaucoup de la personnalité, de l’histoire de vie, du soutien de l’entourage, …

Se libérer des mémoires familiales

L’ADN se transmet entre générations. C’est une évidence scientifique. On parle moins de l' »ADN inconscient » qui peut se transmettre d’une génération à l’autre. L’information familiale peut venir de très loin dans le temps et influencer nos vies …

Quelles sont ces mémoires ?

  • Le rêve non réalisé d’un parent : « moi parent, j’aurais aimé faire cela dans ma vie. Je n’ai pu le faire. Si un de mes enfants le réalise, il sera heureux ». C’est ainsi que je pousse consciemment ou inconsciemment mes enfants à réaliser mes rêves.
  • L’ échec d’un parent : « mon père s’est planté dans son entreprise. Alors je m’investis consciemment ou inconsciemment du rôle de réparer son échec ».
  • Les secrets de famille : « Dans une famille, le premier né décède peu après sa naissance. Les parents ont par après un autre enfant. Cet enfant s’appelle comme le premier enfant décédé. Il s’agit donc d’un « enfant de remplacement ». Cet enfant présente des troubles psychologiques jusqu’au jour où on lui apprend la vérité. Les troubles cessent alors ».

Il existe de très nombreux exemples. Ces mémoires, souvent enfouies profondément dans l’inconscient familial, nous guident en fait dans nombre de nos choix, qu’ils soient d’ordre privé ou professionnel. Grâce à un travail transgénérationnel sur nous-mêmes, nous pouvons mettre en lumière ces vieilles mémoires, les rendre conscientes. Cela nous permet dès lors de devenir plus libre et de faire des choix plus ajustés à qui nous sommes vraiment. En travaillant sur les mémoires, on libère en fait les générations suivantes. Souvent, un membre de la famille se charge de ce travail pour le collectif familial. Il devient souvent thérapeute. En contrepartie, il grandit et s’autonomise.

Travail transgénérationnel

Il s’agit d’un travail sur les mémoires familiales, que ces mémoires viennent de nos parents ou des générations précédentes. Il peut s’agir d’une véritable enquête auprès des ancêtres encore vivants pour mettre à jour ces mémoires et analyser ensuite si elle affectent notre vie. Il nous appartiendra alors de nous en libérer par différents moyens mis en évidence par des outils spécifiques. Je peux aussi accepter d’endosser une mémoire familiale (par exemple le rêve de mes parents) si cela correspond à ma nature profonde. Cette mémoire ne sera alors pas un poids mais une invitation à évoluer et à grandir dans une direction spécifique.

Il existe aussi des mémoires si anciennes qu’il n’est plus possible d’accéder à l’information concrète via les parents encore vivants. Il existe des méthodes très particulières qui permettent de mettre à jour ces mémoires. Il s’agit des constellations familiales. Sur base de mon expérience, il est possible de se libérer de mémoires familiales sans qu’elles reviennent nécessairement à la conscience verbale. Le corps peut devenir un canal de libération. Celle-ci s’effectue alors par les émotions sans qu’il soit nécessaire d’en comprendre l’origine ou la cause.

Littérature sur le sujet

Liens transgénérationnels, secrets de famille,
syndrome d anniversaire, transmissions des traumatismes
et pratique du génosociogramme.
Anne Ancelin Schützenberger livre dans cet ouvrage, à travers
son analyse clinique et sa pratique professionnelle de près
d une vingtaine d années, une « thérapie transgénérationnelle
psychogénéalogique contextuelle ».
En langage courant, ceci signifie que nous sommes un maillon
dans la chaîne des générations et que nous avons parfois,
curieusement, à « payer les dettes » du passé de nos aïeux. C est
une sorte de « loyauté invisible » qui nous pousse à répéter,
que nous le voulions ou non, que nous le sachions ou pas,
des situations agréables ou des événements douloureux. Nous
sommes moins libres que nous le croyons, mais nous avons la
possibilité de reconquérir notre liberté et de sortir du destin
répétitif de notre histoire, en comprenant les liens complexes qui
se sont tissés dans notre famille.
Ce livre passionnant et truffé d exemples s inscrit parmi les
toutes récentes recherches en psychothérapie intégrative. Il met
particulièrement en évidence les liens transgénérationnels, le
syndrome d anniversaire, le non-dit-secret et sa transformation
en un « impensé dévastateur ».

Nous sommes un maillon
dans la chaîne des générations. Nous avons parfois, curieusement, à « payer les dettes » du passé de nos aïeux. C’est une sorte de « loyauté invisible » qui nous pousse à répéter,
que nous le voulions ou non, que nous le sachions ou pas,
des situations agréables ou des événements douloureux. Nous
sommes moins libres que nous le croyons, mais nous avons la
possibilité de reconquérir notre liberté et de sortir du destin
répétitif de notre histoire, en comprenant les liens complexes qui
se sont tissés dans notre famille.

Avons-nous réellement choisi notre métier ou sommes-nous déterminés par nos parents, nos aïeux ? Sommes-nous capables de nous débarrasser de ce que l’on peut appeler des « mythes professionnels » qui planent dans notre famille ? 

Sortir du rôle de sauveur

Quelqu’un va mal et je cours à son aide. Quelqu’un se plaint continuellement et je me sens obligé de l’écouter. La planète va mal et je me sens coupable si je n’agis pas. Jusqu’au jour où je suis épuisé. Je me sens vidé de mon énergie.

Que s’est-il passé ?

Vouloir jouer le sauveur trouve généralement ses racines profondément dans notre inconscient. Par exemple, « j’étais l’aîné de famille et il était « normal » que je me sacrifie pour les autres ». Ou alors : « ma religion m’a enseigné que si je n’étais pas charitable pour les autres, je serais jugé en conséquence ». Ou encore : « moi j’ai tout dans la vie et les autres beaucoup moins que moi alors il est normal que … ».

Le sauveur obéit souvent à deux mécanismes inconscients : soit il a besoin d’être reconnu, soit il a besoin de se déculpabiliser. Il intervient alors qu’il n’y a aucune demande claire de l’extérieur.

J’ai moi-même joué beaucoup le rôle de sauveur. Jusqu’au jour où j’ai découvert par un travail intérieur qu’il n’y avait personne à sauver. Qu’il était important que je m’occupe d’abord convenablement de mes affaires avant de m’occuper de celles des autres. Il ne s’agit pas d’égoïsme mais d’un ordre dans les priorités.

Dans les avions, la consigne de sécurité pour le parent en cas de problème est de d’abord mettre le masque d’oxygène sur lui avant de le mettre sur l’enfant. Tout simplement parce que si le parent n’est plus en état, il ne pourra plus s’occuper de l’enfant.

Il existe une règle qui peut aider le sauveur : n’agir que si la personne le demande clairement. C’est une manière de responsabiliser l’autre. L’autre est adulte et il lui appartient de demander de l’aide si il en a besoin. Si j’agis sans demande, je l’infantilise. Le jeu « Parent-enfant » se met alors en place.

Deux exceptions au moins au principe : soit il s’agit d’un enfant soit il s’agit d’une personne en danger. Dans les deux cas, les personnes ne sont pas en état de demander de l’aide. Quant à la planète, pourquoi ne pas d’abord se décontaminer soi-même des pollutions alimentaires, visuelles et auditives ?

Le problème des addictions est très délicat surtout s’il touche une personne que nous aimons. Pour l’alcoolisme, il existe les groupes Al-Anon à travers le monde qui vise à soutenir les proches d’un alcoolique. Pour les drogues dures, un film très intéressant à ce sujet : « My beautiful boy » : un père essaye de sauver son fils de la drogue jusqu’au jour où il comprend qu’il ne peut rien faire …

La théorie la plus intéressante concernant le sauveur s’appelle « le triangle de Karpman » ou « le triangle dramatique ». Il s’agit d’une triade « persécuteur » – « victime » – « sauveur » qui se met en place.

Source : https://www.penserchanger.com/le-triangle-de-karpman-un-drame-a-trois

Ce schéma est souvent enseigné dans la « gestion des conflits ». Lorsqu’il se met en place, il peut devenir assez destructeur, surtout dans les organisations. C’est pourquoi il est important de bien comprendre son fonctionnement pour éviter d’y rentrer.

Une petite vidéo ICI.

Pour les managers, un site intéressant ICI.